Radlands - Test & Avis - Jeu de société : Mad Max radioactif !

Notre attention s’est fortement portée sur Radlands dès le premier coup d'œil sur la boîte de jeu et surtout sur les illustrations des cartes qui la composent.

Radlands nous offre en effet un jeu avec un parti pris graphique très fort, avec des illustrations qui font penser à une BD futuriste dans un monde post-apocalyptique. Ce choix est certainement très clivant, mais chez Ludum on adore.

D’autant plus qu’il est rare pour les jeux de duel de cartes / deck de sortir des sentiers battus. On se retrouve le plus souvent avec une thématique heroic fantasy ou abstraite.

Ce choix original n’était pourtant pas gagné d’avance, car l’auteur du jeu est un ancien développeur externe pour la gamme Magic the Gathering. Autant dire qu’il a pris un virage à 90° dans la thématisation de son jeu. Moins dans la mécanique bien entendu, où on retrouve avec plaisir certains modes de fonctionnement du célèbre jeu de cartes à collectionner. Bon mais du coup, ce jeu c’est quoi ?

Radlands est un jeu de duel (très) compétitif dans un monde post-apocalyptique donc, dans lequel vous allez incarner le chef d’un groupe de survivants qui doit affronter une vicieuse tribu rivale. Votre mission sera simple, réussir à détruire les 3 camps de votre adversaire avant qu’il ne fasse exploser les vôtres.

Radlands : Comment jouer ?

Dans Radlands, vous incarnez donc le chef d’un groupe de survivants et allez devoir tout faire pour protéger à l’aide de vos hommes vos 3 camps et surtout mettre le paquet pour détruire ceux de votre adversaire.

Pour commencer la partie, vous piochez chacun 6 cartes Camp et vous en sélectionnez 3 qui seront donc les camps que vous devrez défendre. Chaque camp que vous sélectionnez vous offre un pouvoir spécifique (d’attaque ou de défense) et vous indique le nombre de cartes que vous pouvez piocher au début de la partie (il est important de noter que la pioche de personnage est commune et se fait face cachée). Ainsi, votre main de départ est conditionnée par les camps que vous choisissez pour débuter.

Vous disposez également pour commencer la partie de 3 jetons ressources Eau (la “mana” du jeu), d’une carte château d’eau (que vous pouvez utiliser pour garder en réserve une de vos ressources Eau) et d’une carte Guérilleros (que nous détaillerons plus en avant).

Une fois vos camps choisis et votre main construite, vous commencez donc la partie. Le premier joueur aura exceptionnellement une seule ressource Eau pour son premier tour (afin d’éviter qu’il ne vous roule dessus avant que vous n’ayez pu poser une seule carte).

Pour jouer, à votre tour, vous avez plusieurs options : 

• Payer les ressources demandées en eau d’une carte personnage pour la poser dans votre zone de jeu

• Défausser des cartes de votre main pour activer immédiatement le bonus qui leur est associé (infliger des blessures à un adversaire, poser un punk, rafistoler…)

• Activer vos guérilleros en défaussant une carte avec un bonus Assaut

Pour poser un personnage dans votre zone de jeu, vous devez donc payer son coût en eau. Pour se faire, vous retournez autant de jeton Eau que de ressources demandées pour jouer la carte. Vous pouvez ensuite placer la carte que vous souhaitez jouer dans votre zone de jeu, devant vos 3 camps de départ. De la même manière que les camps de départ, vous pouvez par la suite dépenser de l’eau pour activer vos personnages afin d’utiliser leur bonus (offensif ou défensif). Attention cependant, un personnage qui vient juste d’être posé ne peut pas être activé immédiatement, il faudra attendre le tour suivant.

Le plus souvent, les pouvoirs proposés vous permettront : 

• De détruire une carte ciblée adverse (s’il s’agit d’un personnage il est retiré du jeu, s’il s’agit d’un camp de base il est retourné face cachée)

• D’infliger des dégâts à une carte ciblée adverse (dans ce cas, on la pivote afin d’indiquer qu’elle est touchée)

• De rafistoler une carte ciblée, vous permettant de remettre en état une carte qui a subi des dégâts (sans être détruite)

• De piocher une nouvelle carte

• De gagner un jeton de ressource Eau supplémentaire

• De recruter un punk (une carte personnage posée dans votre zone de jeu face cachée et qui n’a donc pas de pouvoirs spécifiques)

• De lancer un assaut à l’aide de vos guérilleros

Le plus souvent, un personnage posé dans votre zone de jeu vous permettra de protéger le camp posé derrière lui des attaques adverses. Vous pouvez jouer jusqu’à deux personnages devant vos différents camps (donc 6 au total).

Une fois que toutes vos actions sont terminées, c’est au tour du joueur suivant et ainsi de suite. Dès que vous commencez un nouveau tour, vous récupérez automatiquement toutes vos ressources Eau.

A noter que vous bénéficiez d’une dernière option pour infliger des dégâts à votre adversaire : les cartes Évènements. Votre carte Guérilleros de départ en est une et vous en piocherez d’autres au cours de la partie.

Quand vous activez une carte Événement, elle est positionnée dans la rangée à gauche de vos camps et déclenche son timer avant activation (symbolisée par une petite bombe avec un chiffre sur la carte). Par exemple, si vous activez la carte Guérilleros, elle s’activera deux tours plus tard directement dans le camp de votre adversaire et infligera des dégâts à un de ses camps.

Les joueurs vont ainsi s’affronter à coup d’activation de cartes dans un duel sans merci jusqu’à ce que les 3 camps d’un des opposants soient détruits. Le dernier debout l’emporte !

Radlands : C'est pour qui ?

Radlands n’est clairement pas un jeu tout public ! Si le thème est clivant visuellement, la mécanique l’est aussi.

On ressent très fortement l’influence qu’à pu avoir sur l’auteur le fait d’être un développeur pour Magic et on retrouve donc tout le sel du célèbre JCC.

Ainsi, si vous êtes fan de jeux de cartes à combo, avec activation par de la dépense de ressource, vous allez adorer Radlands.

Par contre, si vous êtes allergique à ce genre de jeu, vous retrouverez les mêmes sensations et les mêmes frustrations dans Radlands.

Si vous êtes joueur de Magic ou autre JCC dans le même genre, et que vous cherchez du renouveau dans vos parties à l’aide d’un nouvel univers et de mécaniques travaillées différemment, foncez vous serez conquis !

Radlands : Pourquoi c’est bien ?

Radlands, édité par Lucky Duck Games

" Mad Max radioactif ! "
par Fabien,le 21 Janvier 2023

On se doit de féliciter quoi qu’il arrive Radlands pour son pari thématique osé (et particulièrement réussi graphiquement) et pour sa nouvelle approche du jeu de carte à combo en ajoutant une mécanique de contrôle / protection de bornes un peu à la Schotten Totten.

Dans sa catégorie de jeu, Radlands est clairement une réussite. Il efface déjà un des principaux problèmes de Magic en attribuant aux joueurs le même nombre de ressources pour toute la partie, évitant ainsi le déséquilibre d’une pioche malchanceuse et il offre une mécanique d’activation innovante avec de la dépense de ressources pour jouer une capacité plutôt que l’engagement de la carte (ainsi elle reste tout le temps potentiellement en défense).

Il n’efface pourtant pas les problèmes majeurs du genre (qu’on aime ou qu’on déteste), où un enchaînement de cartes puissantes peut détruire en un seul tour toute la stratégie que votre adversaire a construite. Personnellement j’aime ce genre de jeux et cela ne me dérange pas, mais mon adversaire lui a pris beaucoup moins de plaisir que moi à découvrir ce jeu (peut être parce qu’il a subi le cas présenté ci-dessus).

Certaines cartes sont clairement beaucoup plus puissantes que d’autres et peuvent changer le cours d’une partie en un instant. Il ne s’agit donc pas d’un jeu à acheter pour faire une partie de temps en temps, vous devrez connaître le deck de cartes sur le bout des doigts et enchaîner les parties pour savoir quoi jouer à quel moment et connaître ce qui risque de sortir par la suite.

Il en reste que si vous aimez les jeux de cartes de combo en duel, Radlands est vraiment une réussite dans le genre, autant au niveau de la mécanique que de l’édition, auprès duquel il serait donc dommage que vous passiez à côté. Le fait qu’un jeu ne soit pas grand public… ne l’empêche pas d’être un bon jeu !

7/ 10